Nous répétons souvent que nous regrettons certaines décisions passées, certains chemins empruntés, que nous aurions pu faire les choses autrement, différemment, mieux.
Nous pensons que si nous retournons dans le passé pour changer l’histoire alors l’histoire changera. Or nous oublions que nous influençons les autres et les autres nous influencent. Nous ne sommes pas seuls dans l’équation, les autres comptent autant. Par conséquent, combien même nous aurions eu ce pouvoir de retour au passé, ce n’est pas gagné que nous puissions le changer ; sauf peut-être si nous pouvons prendre les décisions pour les autres.
Et puis … est-il probable que l’histoire s’intégrât dans un dessein plus grand que nous et qu’en réalité le résultat actuel était inévitable, empruntant uniquement un chemin différent ? Ne sommes-nous pas tous connectés entre nous dans des chemins qui s’entrecroisent avec un extraordinaire effet domino ?
Parlons de chemin justement. N’est-ce pas cela qui nous façonne chaque jour ? Ne sommes-nous pas à chaque instant le résultat de nos expériences ?
Dès lors, regretter ne serait-il donc pas équivalent à vouloir décider aujourd’hui avec notre état d’évolution de demain ? Drôle de configuration. N’est pas précisément cette décision d’hier qui a forgé notre identité d’aujourd’hui ?
D’accord, soyons durs avec nous même un instant, oublions notre environnement personnel dans lequel nous avons évolué, oublions que nous ne pouvons décider qu’à la hauteur de l’information à laquelle nous avons été exposée. Clairement alors, nous aurions dû avoir la lucidité nécessaire au moment de faire nos choix.
Or, un proverbe chinois dit : « l’homme en plein jeu est aveugle à ce que l’homme qui regarde le jeu voit clairement » (traduction personnelle de la version anglaise suivante « men in the game are blind to what men looking on see clearly »)
Selon Raymond Latarjet, le regret est une seconde erreur. Ne serions-nous donc pas en train d’enfoncer davantage le clou en nourrissant nos regrets ?
Qu’en est-il du regret de nos rêves de vie en attente ? N’est-il pas plus judicieux de s’y pencher dès cet instant et de fermer ainsi la porte à l’illusion du regret future ?
Paulo Coelho a écrit dans L’Alchimiste « Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure manière d’aller de l’avant ». En effet, tant que la partie est en cours, le jeu continue et le score encore incertain. N’est-ce pas ?
Tout compte fait … et si le secret du bonheur était d’assumer ses choix sans regrets ?
Et vous, cher lecteur, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à partager avec moi vos réflexions et vos commentaires.
L’article sur le Pardon pourrait également vous intéresser dans ce cadre. Offrez-vous une 2è lecture 😉